Cambodge 2013

Cambodge

Pas de karaoké pour les ouvrières de la confection

Au Cambodge, quelque 400.000 femmes embauchent à 6 heures 30 tous les matins dans les usines de confection. Elles fabriquent des vêtements pour les principales marques du prêt à porter de la planète. Hors de l’entreprise, leur vie continue.

Je me lève à 5 heures tous les matin.
Je me douche, prépare le riz pour le petit déjeuner et le repas du soir puis je pars au travail.
J’embauche à 6 heures 30.
Jusqu’à 16 heures… quand on ne fait pas d’heures supplémentaires. Mais le plus souvent c’est 18 ou 20 heures six jours par semaine. Parfois plus tard et aussi le dimanche.

Chant des ouvrières de la confection


Ouvrières de la confection nous devons crier pour faire entendre nos voix.
Pour que toutes les femmes du Cambodge sachent ce que nous vivons et comme il est dur d’être asservie.

Nous n’avons ni droits ni libertés, nos conditions de travail sont pénibles, nous sommes fatiguées mais ne nous plaignons pas.
On nous montre du doigt, on nous critique, on dit que nous ne sommes pas des filles sérieuses, mais nous travaillons jour et nuit pour aider nos familles.

Ouvrières de la confection, nous devons être solidaires, lutter de tout notre cœur pour en finir avec cet asservissement et construire un avenir meilleur.

Parlé : Cette chanson raconte la vie réelle des travailleuses de la confection. Vous qui nous écoutez, ne nous ignorez pas ! Voyez ce que nous vivons, ce que nous souffrons à cause des patrons qui nous exploitent.
Debout ! Debout ! Debout !

Ouvrières de la confection, nous devons être solidaires, lutter de tout notre cœur pour en finir avec cet asservissement et construire un avenir meilleur.

Paroles et musique : Messenger Band

Après le travail, je fais des courses pour manger, puis je rentre chez moi.
J’habite une chambre que je partage avec deux autres filles qui travaillent dans la même usine.
En rentrant, nous nous douchons à tour de rôle. Puis nous préparons le repas.
Le loyer c’est 15 dollars par mois.
Il faut aussi payer la nourriture, s’habiller… et envoyer chaque mois de l’argent à la famille *.
Avec un salaire de 80 dollars par moi – qui peut monter à 120 ou 140 dollars avec les heures sup’ – c’est pas facile !

Le dimanche, quand on ne travaille pas, je fais la lessive… Le karaoké ? Oh non ! Non, je ne vais jamais au karaoké, ni danser, ni rien, y’a pas assez d’argent pour ça.

* Pour aider leur famille, il n’est pas rare que les ouvrières rognent sur le budget nourriture. Mais une alimentation insuffisante cumulée à des journées de travail interminables et à des conditions sanitaires déficientes dans l’entreprise peuvent avoir raison de la résistance des femmes : selon les organisations syndicales, plus de 700 cas d’évanouissements dus à l’épuisement auraient étés enregistrés dans les entreprises de confection depuis le début de l’année.

les photos de cette page sont également disponibles en version couleur