Lille. Rassemblement Porte de Paris. 14h30. Ça arrive l’un après l’autre ou par petits groupes, ça converge, ça s’attroupe, ça se rassemble (qui se rassemble s’assemble), ça se salue, ça s’embrasse, ça plaisante, ça bavarde, ça suppute : y’aura du monde ? un peu beaucoup, passionnément ? Moi, je fais des photos.
Y’en a qui déroulent des banderoles, y’en a qui répartissent des pancartes, y’en a qui portent des drapeaux, y’en a qui distribuent des tracts détractant Macron, son gouvernement, les élus de la Raie Publique en marche forcée, le MEDEF et les patrons en général, y’en a qui se servent d’un mégaphone (mais toujours pour conspuer Macron, son gouvernement, les élus de la Raie Publique en marche forcée, le MEDEF et les patrons en général). Moi, je suis plutôt d’accord avec eux (les tracteurs et les mégaphonistes), mais ça ne m’empêche pas de faire des photos.
Puis le cortège s’ébranle, on se met en marche, on avance sur plusieurs rangs, on tourne d’abord à droite, puis à gauche et encore à gauche, on s’arrête parfois, on passe devant la gare, on remonte la rue Faidherbe, on traverse la Grand Place, on emprunte le boulevard de la Liberté, puis la rue Sébastopol où des âmes bien intentionnées ont rempli une benne de pavés – mais les services d’ordre ont ordre de ne pas laisser les manifestants chercher la plage cachée dessous. Moi, je fais des photos.
On passe donc son chemin, sans histoire, pacifiquement, et l’on aborde la dernière ligne droite : rue Inckerman. Moi, je fais des photos… jusqu’à ce que tu m’offres un verre, au Ici.
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