Colombie, l’histoire se répètera-t-elle ? En 1984, déjà, le gouvernement colombien et la guérilla des FARC signaient des accords de paix. A l’époque, comme aujourd’hui, les insurgés respectaient scrupuleusement leurs engagements, démobilisaient une partie de leurs forces et créaient un parti politique, l’Union Patriotique, dont les cadres et les militants devenaient aussitôt la cible d’une campagne d’extermination : plus de 3000 victimes, dont deux candidats à la présidence, des députés et des élus locaux. Un massacre qui contraignait alors la guérilla à reprendre les hostilités… jusqu’à aujourd’hui.
– 26 septembre 2016 : à l’issue de plusieurs années de négociation, le gouvernement colombien et les FARC signent les accords de paix de La Havane.
Hélas, aujourd’hui comme hier, le gouvernement ne respecte pas ses engagements.
– 27 juin 2017 : une cérémonie officielle conclue le processus de désarmement des FARC.
– 31 août 2017 : les anciens guérilleros annoncent la création de leur parti politique : la Force Révolutionnaire Alternative Commune.
Hélas, le gouvernement tergiverse, ne tient pas ses engagements : plus d’un millier de guérillero croupissent toujours en prison, les programmes d’aide à la réinsertion des combattants démobilisés prennent du retard, les groupes paramilitaires rebaptisés « Bandes criminelles » tendent à occuper le vide laissé par le retrait des FARC, et depuis le début de l’année plus d’une centaine leaders et militants progressistes (indigènes, paysans, syndicalistes) ont été assassinés.
Derniers massacres en date :
– le 5 octobre 2017, dans le département de Tumaco, 6 paysans cocaleros sont abattus par la police.
– le mercredi 18 octobre dernier, ce sont 6 guérilleros démobilisés qui tombent sous les balles d’exécuteurs des basses oeuvres.