documentaire

TERRES

Le cycle TERRES est produit par le CCFD-Terre Solidaire avec le soutien du Monde Diplomatique

TERRES est un cycle de documentaires qui a pour point de départ un constat alarmant : au cours de la dernière décennie, d’immenses étendues de terres agricoles de la planète ont été concédées, vendues ou louées à des investisseurs privés ou publics.

Les acquéreurs sont des entreprises agro-industrielles, des états soucieux d’assurer la sécurité alimentaire de leur population, des opérateurs financiers, des fonds d’investissement.

Les récentes crises – alimentaire, financière et climatique –, en faisant de la terre et les denrées alimentaires des placements aux taux de rentabilité élevés, ont contribué à accélérer le phénomène.

Résultat : une quantité croissante de terres, qui assuraient auparavant l’alimentation des populations locales, sont détournées de leur fonction et dédiées à des monocultures d’exportation, à la production d’agrocarburants et, de plus en plus, à la spéculation foncière.

Pour suivre l’actualité mondiale traitant de l’accaparement des terres : Farmlandgrab est un site de référence qui contient des articles d’actualité, en français, anglais, espagnol, etc. sur la ruée mondiale sur les terres agricoles. Il constitue une source d’information incontournable pour tous ceux qui suivent ou font des recherches sur la question, notamment les activistes sociaux, les organisations non gouvernementales et les journalistes.

Ruée sur les terres irrigables de l’Office du Niger

Au Mali, des accords portant sur plusieurs centaines de milliers d’hectares de terres agricoles de l’Office du Niger ont été signés entre le gouvernement et des investisseurs privés ou publics. Mal informée et rarement consultée, la population subit aujourd’hui les premières conséquences de ces grandes manœuvres foncières.

Pour en savoir plus…

L’agrobusiness à l’assaut des terres irriguées de l’Office du Niger (Florence Brondeau / Cahiers agricoles n°20, janvier-avril 2011).Des programmes d’aménagement colossaux sont entrepris dans les systèmes irrigués de l’Office du Niger et laissent augurer des mutations sans précédent. L’État malien et ses partenaires s’engagent vers la promotion de l’agrobusiness et la privatisation du foncier. Le modèle de développement agricole fondé sur l’agriculture familiale semble donc être remis en question. Cette région est à l’aube de recompositions socio-spatiales et de désajustements tant socio-économiques qu’environnementaux que l’on commence tout juste à pressentir. Dans ce contexte, de nombreuses questions doivent être soulevées quant aux perspectives de développement de ces systèmes irrigués alors que de sérieuses réserves sont à avancer quant à la vocation de l’agrobusiness à sécuriser l’approvisionnement alimentaire du Mali et des pays voisins…

Quand la Banque mondiale encourage la razzia sur les terres agricoles. (Le Monde Diplomatique / septembre 2011). Si les images de la famine en Afrique font le tour de la planète, on sait peu que ce fléau est en partie lié à l’essor des investissements fonciers sur le continent. Ainsi, l’Ethiopie cède des milliers d’hectares à des entreprises étrangères qui substituent à l’agriculture vivrière des plantations destinées à l’exportation. Et la Banque mondiale encourage ce mouvement, comme le montre le cas du Mali…

Investisseurs libyens, paysans maliens (Le Monde Diplomatique / septembre 2011). Le Mali a besoin de développer et de moderniser son agriculture ; mais, faute de moyens financiers, il doit faire appel aux investissements étrangers. La Libye a été l’un des premiers pays à proposer ses services, avec le projet Malibya en 2008. Les engagements des deux Etats sont fixés par une convention qui précise les droits et les devoirs des parties, ainsi que les avantages accordés aux opérateurs (mais toutes les clauses du contrat n’ont pas été rendues publiques). Bamako fournit des terres (100 000 hectares) dans la zone irrigable de l’Office du Niger. Tripoli apporte les capitaux pour les aménager et les mettre en valeur…

Déclaration de la Conférence paysanne internationale de Nyéléni (Via Campesina). Nous, paysannes et paysans, pastoralistes, peuples autochtones ainsi que nos alliés, réunis pour la première fois à Nyéléni du 17 au 19 Novembre 2011, sommes venus des quatre coins du monde pour partager nos expériences et nos luttes contre l’accaparement des terres…

Comprendre les investissements fonciers en Afrique : Rapport Mali (Oakland Institute). Ce rapport recense et examine les investissements fonciers au Mali. Il présente des informations d’ordre général sur le contexte institutionnel et politique du pays notamment la situation macroéconomique actuelle, l’état de l’alimentation et de l’agriculture, et le climat actuel des investissements. En outre, il fournit des informations détaillées sur quatre accords d’investissements fonciers en cours au Mali.

D’abord ils ont pris ma terre

Qu’il s’agisse de terres agricoles ou de terrains urbains, de monocultures d’exportation, d’agrocarburants, de zones franches ou d’aquaculture, aux Philippines, tout est fait pour attirer les investisseurs.

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Philippines, terres à l’encan. Avec l’envol des prix alimentaires, la terre est de plus en plus convoitée. Aux Philippines, des zones utiles pour les paysans ont été classées comme « improductives » et cédées à des investisseurs saoudiens, taïwanais (Philippe Revelli / Le Monde Diplomatique)

Transnational Land Deals in Mindanao: Situating Ambivalent Farmer Responses in Local Politics. The Philippines and the Kingdom of Saudi Arabia (KSA) have been working together to encourage transnational corporate land deals. With weak agricultural conditions the KSA is constantly concerned with the possibilities of a food crisis. The Philippines, on the other hand, hungers for foreign investment in their agricultural sector with the “hope” to address rural poverty, and therefore favours foreign inputs for agricultural production…. (by Tania Salerno)

Les gens veulent manger mais ils n’ont pas l’argent

Depuis les émeutes qui ont accompagné les manifestations contre la vie chère, en 2008, le Burkina Faso a connu des hauts et (surtout) des bas, mais se nourrir demeure un problème quotidien, et le pays continue d’importer 70% du riz qu’il consomme, alors que 90% de sa population active travaille dans l’agriculture.

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Les paysans du Burkina veulent une véritable politique agricole. L’agriculture a été au centre des préoccupations des différents régimes politiques du Burkina Faso, ce pays sahélien enclavé qui vit essentiellement de l’agriculture, pratiquée par 86 % de sa population active. Après 50 ans d’indépendance, les politiques et réformes mises en oeuvre n’ont pas produit tous les effets escomptés. Certes, elles ont buté sur des obstacles comme la démographie galopante, les aléas climatiques ainsi que l’analphabétisme du monde rural. Mais la plus grande difficulté a été, pendant des années, l’absence d’une vision claire. Aujourd’hui, les paysans du Burkina veulent une véritable politique agricole… (dossier publié par Défis Sud)

Le Coton Bt de Monsanto détruit la terre et les agriculteurs. Pour entraîner les producteurs de coton burkinabè à se tourner vers le Coton Bt de Monsanto, on vanté, sans nuances, les mérites de son coton OGM. A tel point que beaucoup de producteurs s’attendaient à une plante miracle. Aujourd’hui, ils déchantent… (article de Maurice Oudet / Sedelan)

Djidja

La commune de Djidja, dans le département du Zou, au centre du Bénin, dispose d’importante réserves de terres agricoles. Traditionnellement, la moitié est mise en culture et le reste laissé en jachère. Mais cet équilibre est en train d’être bouleversé par l’arrivée d’investisseurs extérieurs et, depuis 2008, près de la moitié des terres agricoles de la commune (environ 45.000 hectares) ont changé de main.

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Agricultures familiales et sociétés civiles face aux investissements massifs dans les terres au Benin. Ce document est le résultat d’une étude réalisée au Bénin, et plus particulièrement dans dans la commune de Djidja, par Synergie Paysanne en partenariat avec le CCFD-Terre Solidaire.

Carnet de route

« Carnet de route » s’ouvre au Brésil, à Rio de Janeiro, avec le Sommet des peuples pour la justice sociale et environnementale, et se poursuit en Amazonie brésilienne – d’abord dans l’état du Para, avec l’occupation de la Fazenda Cedro par le Mouvement des paysans sans terre, puis à Porto Velho, sur le Rio Madeira, où les barrages de Santo Antonio et Jirau sont en construction. Le périple s’achève au Pérou, dans la région de Cajamarca, où la population s’oppose au projet minier « Conga ».

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… sur le Mouvement des sans terre

Le Mouvement des sans terre. Le MST est le mouvement social le plus important du Brésil et d’Amérique latine. Un dossier publié sur le site de Mémoire des luttes.

Les 25 ans du Mouvement des Paysans Sans-Terre. Le Mouvement des travailleurs ruraux sans terre du Brésil (MST) célébrait en 2009 ses 25 ans d’histoire. Créé en 1984, il est le fruit des mobilisations sociales qui marquèrent la lutte pour la démocratisation du pays et pour les droits sociaux du début des années 80…

Les origines d’un mouvement paysan qui a fait l’histoire. « Cette histoire a commencé à l’écart de tout mouvement politique. J’étais avocat, a peine diplômé. Un après-midi, sont apparus trois paysans dans mon bureau… » (Antônio Ribeiro Romanelli)

… sur les grands barrages en Amazonie

L’Amazonie toujours menacée par les grands travaux. Plus que jamais, la principale réserve de biosphère de la planète et ses habitants sont menacés. Brésil, Pérou, Bolivie… Réalisés parfois à la limite de l’illégalité, les mégaprojets se multiplient. De quoi mobiliser les partenaires du CCFD-Terre Solidaire et la société civile, qui ont déjà obtenu quelques succès… (un article de Jean-Claude Gérez).

… sur les conflits miniers au Pérou

Pérou, d’une arrière-cour à l’autre. Pour alimenter une croissance à deux chiffres – et bien qu’elle fasse partie des principaux producteurs mondiaux de ressources minérales –, la Chine doit s’assurer l’accès à de nouvelles sources d’approvisionnement. Résultat : 99,9 % des investissements directs de la Chine au Pérou se concentrent dans le secteur minier… (Philippe Revelli / Le Monde Diplomatique)

Tout sauf les armes

Au Cambodge, depuis l’adoption de la loi de 2001 sur la propriété foncière, qui permet à l’état d’attribuer des terres sous forme de « concession foncière économique », 2 millions d’hectares – 56% des terres arables du pays – sont passés aux mains de sociétés privées. « Tout sauf les armes » est le sixième épisode du cycle TERRES.

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Les fermiers cambodgiens appellent au boycott du sucre de Tate & Lyle Sugars. Les plantations géantes de canne à sucre s’étendent depuis plusieurs années aux dépens des rizières familiales, dont les fermiers sont le plus souvent chassés sans compensation. Après deux ans de pourparlers avec Tate and Lyle Sugars, qui importe le sucre cambodgien en Europe, les communautés appellent au boycott du sucre de la marque la plus ancienne au monde – Clean sugar campaign

Le problème des concessions foncières au Cambodge (le cas de l’aménagement du quartier du lac Boeung Kak). La dominance de l’élite politique cambodgienne facilita le contournement de la loi foncière de 2001. Dans de nombreux cas, la manipulation des définitions légales et les procédures de la commission du cadastre contribua à l’augmentation de l’accaparement foncier, au sein du réseau des élites. C’est exactement ce qu’il se passa dans le cas du lac Boeung Kak.

ADHOC / The report on land and housing rights 2011. Rapport (en anglais) sur l’accaparement des terres et les expulsions en milieu urbain (ADHOC : Association cambodgienne pour le développement et la défense des droits humains)

Vends ta terre ou c’est ta veuve qui le fera

La violence est un ingrédient indissociable de l’accaparement des terres, mais nulle part sans doute autant qu’en Colombie, et en particulier dans la région de l’Uraba, elle n’atteint un tel degré de brutalité.

Toute l’histoire de la Colombie est marquée par la violence exercée contre les paysans par de grands propriétaires terriens, qui se sont constitué à leurs dépends de vastes domaines souvent consacrés à l’élevage extensif – ceux-ci couvrent aujourd’hui quelque 39 millions d’hectares, alors que seulement 5 millions d’hectares sont dédiés à l’agriculture.
Les multinationales bananières sont également présentes de longue date sur le territoire colombien. Et aujourd’hui, en Uraba, c’est encore sur le territoire de communautés paysannes qu’elles cherchent à étendre leurs opérations.
Plus récemment, et surtout depuis la dernière décennie, on assiste à la mise en œuvre d’un modèle économique « extractiviste ». Exploitation minière – charbon, or – ou d’hydrocarbures, construction de centrales hydroélectriques, de zones franches ou activités agro-industrielles – surfant notamment sur la vague des agrocarburants1 – sont autant d’activités orientées vers l’exportation, pour lesquelles d’immenses portions du territoire sont concédées à des investisseurs étrangers. Et quand le président Santos déclare que la Colombie a pour vocation de « nourrir le monde », il oublie de signaler que le pays est aujourd’hui un importateur net d’aliments et l’agriculture familiale et vivrière demeure le parent pauvre des programmes de développement, quand elle n’est pas tout simplement sommée de laisser la place.

Les galeries photo : Hameau de Nueva Luz / Zone humanitaire de Camelias / Communauté de paix de San José de Apartado

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Colombie : pas de justice pas de paix. Le 27 août 2012, à Bogotá, le président Juan Manuel Santos annonçait l’ouverture de négociations de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) en présence de représentants du patronat, mais pas du mouvement social. Pourra-t-on mettre fin au conflit armé sans entendre les revendications qui lui ont donné naissance, il y a plus de cinquante ans ? (Maurice Lemoine / Le Monde Diplomatique)

1928, le massacre des bananeraies. En Colombie, à l’aube du XXe siècle, les gisements de pétrole, d’or, de platine et d’autres précieux métaux sont quasiment offerts à des entreprises américaines ou anglaises. De la même façon, on leur cède de vastes territoires pour l’exploitation sans modération de la banane, du cacao, du tabac et du caoutchouc (Hernando Calvo Ospina / Le Monde Diplomatique).