Points de vue sur les tours de Kuala Lumpur, plus quelques couleurs, et une présentation des forces en présences sur l’échiquier politique malaisien.
D’un côté le Barisan National (Front National), une coalition de partis politiques regroupant l’UMNO (United Malays National Organisation, poids lourd de l’équipe, dont est issu Najib Tun Razak – à la fois premier ministre et chef de l’UMNO), le MCA (Malaysian Chinese Association), le PBB (United Traditional Bumiputera*), plus une constellation de petits partis.
Le Barisan National est au pouvoir depuis l’Indépendance du pays, en 1957.
Lors des élections de 2008, pour la première fois de son histoire, il n’a pas obtenu la majorité des 2/3 des sièges à l’Assemblée nationale et le processus d’érosion s’est encore accentué lors du scrutin de 2013.
En face (jusqu’en juin dernier), le Pakatan Rakyat (Alliance du Peuple), une (autre) coalition créée en 2008 et composée du PKR (Parti de la justice du peuple – centriste, multiracial, créé par Anwar Ibrahim, lui-même expulsé du Barisan National en 1999), du DAP (Parti de l’action démocratique – dont les malaisiens d’origine chinoise forment le gros de ses troupes), et du PAS (Parti islamique pan-malaisien).
Entre chinois du DAP et musulmans du PAS, les tensions sont permanentes. Le charisme d’Anwar Ibrahim, leader incontesté du Pankatan Rakyat, avait pourtant permis d’éviter l’éclatement… jusqu’à son incarcération (pour crime de sodomie), en février dernier. Quelques mois plus tard, le 16 juin 2015, des dirigeants du DAP déclarent la coalition dissoute, tout en s’affirmant disposés à continuer, avec le PKR et d’autres forces politiques, la lutte pour mettre fin à l’hégémonie du Barisan National.
Quant à mettre l’une des coalitions à la gauche de l’autre, ou vice-versa, je ne m’y hasarderai pas : mis à part les revendications de l’opposition relatives à la transparence du processus électoral et à la liberté d’expression (ce qui n’est quand même pas négligeable), je ne sais pas trop ce qui différencie les forces au pouvoir de celles qui le contestent, notamment sur leurs options socio-économiques – aucune ne songe à remettre en cause le système capitaliste.
* Bumiputera (« fils de la terre/du sol » en malais) : habitants autochtones de la Malaisie, par opposition aux malaisiens d’origines chinoise et indienne.
