Situé à deux pas du nouveau stade olympique de Phnom Penh, le quartier de Borei Keila est né dans les années 80, occupant notamment l’emplacement d’un terrain d’entraînement de la police.
« Au cours de la dernière décennie, au Cambodge, quelque 400.000 personnes ont perdu leur terre et/ou leur maison », Naly Pilorge, directrice de la Ligue cambodgienne des droits humains / LICADHOEn 2003, quand la municipalité de la capitale concède à la société Phanimex les terrains de Borei Keila pour le développement d’un projet immobilier, on y recense 1776 familles. Mais le projet est présenté comme un modèle de réaménagement urbain sans déplacement de population…
Aujourd’hui, pourtant, moins d’un tiers des familles ont effectivement été relogées, beaucoup ont été expulsées, certaines réinstallées sur le site de Phnom Bat, à une quarantaine de kilomètre de la capitale, dans des conditions pour le moins précaire et, surtout, sans aucune opportunité d’emploi.
Le 3 janvier 2012, une intervention musclée a été menée par la police et des vigiles de Phanimex : bulldozers, grenades lacrymogènes, armes à feu et matraques. En face, les habitants ont riposté à coup de cocktails Molotov – c’était une première à Phnom Penh.
Luttes anti-expulsions à Phnom Penh- Les expulsés de Borei Keila occupent un immeuble en construction
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De nombreuses habitations ont été détruites et onze personnes arrêtées au cours de l’opération, mais des irréductibles s’accrochent à Borei Keila. Cent soixante-dix familles. Elles ont reconstruit des abris ou vivent dans les cages d’escalier des immeubles où elles auraient dû être relogées.