Le Brésil est le premier producteur mondial de canne à sucre. Environ la moitié de la récolte est transformée en sucre majoritairement destiné à l’exportation (le sucre brésilien représente 60% des exportations mondiales de cette denrée), l’autre moitié est destiné à la fabrication d’éthanol.
Dopé par le boum des agro carburants, l’industrie brésilienne de l’éthanol est en pleine expansion.
L’état de Sao Paulo est la principale région productrice de canne à sucre. Là, quelque deux cent mille boias frias (coupeurs de canne), pour les trois quarts venus des états pauvres du Nordeste et de l’Amazonie, sont employés à la récolte de la canne. Payés à la pièce, ils atteignent des rendements moyens de 10 à 15 tonnes de canne coupée par jour (certains obtenant des rendements records de plus de 20 tonnes/jour), et les journées de travail de plus de 10 heures sont la règle.
Ces conditions de travail inhumaines sont à l’origine de fréquents mouvements de grève. Mais deux facteurs contribuent à rendre les patrons de l’industrie cannière de plus en plus intraitables : la mécanisation croissante de la récolte (une machine remplace cent coupeurs de canne) et l’arrivée massive d’investissements étrangers.
Pour en savoir plus : Quand le Brésil joue le pétrole vert contre la réforme agraire (Philippe Revelli / Le Monde Diplomatique)