Menée le 21 septembre dernier, en milieu ouvert dans les rues de Manille, l’expérience est encourageante.
A la différence de la banderole, largement en usage dans les meetings, rassemblements, marches, cortèges, défilés et autres manifestations contestataires, la technique adoptée ici s’inspire du mode de propulsion des jonques traditionnelles qui, des siècles durant, assurèrent l’essentiel des échanges commerciaux entre la Chine et l’archipel des Philippines.
La voile – en papier sur la photo ci-contre mais qui peut être en toile légère (les bâches plastifiées, non biodégradables, sont à déconseiller) – est agrafée sur des lattes de bambou, permettant de réduire ou d’augmenter la surface portante en fonction de la force du vent ; tandis que le mât – dans le cas présent tenu à la main – sera de préférence glissé dans un sabot fixé au torse du piéton par un système de sangle du type de celui utilisé par un porte-étendard.
En l’absence du moindre souffle d’air et si le calme plat se prolonge, l’usager pourra toujours puiser dans ses poumons la force motrice nécessaire à son déplacement sur une courte distance (mais pas plus).
Une question, cependant, fait polémique : alors que la face antérieure de la voile est généralement décorée de slogans ou/et de caricatures, de grandes marques – prêt-à-porter, chaussures de sport, boissons gazeuses, banques, grande distribution, restauration rapide et même automobiles et compagnies aériennes – s’offrent d’ores et déjà à sponsoriser l’initiative en échange de voir leur logo reproduit sur la face postérieure de ladite voile. Les inventeurs se montrent intraitables : résolument de gauche, ils se refusent à céder aux sirènes publicitaires – ce qui leur vaut toute ma sympathie -, mais d’autres voix s’élèvent pour suggérer que peut-être… Bande de cons !