Cambodge 2012

Cambodge

Tuol Sleng : musée du génocide khmer rouge

A l’occasion de la « Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité » (27 janvier), quelques photos de Tuol Sleng, le sinistre S21 des khmers rouges, aujourd’hui transformé en Musée du génocide.
Les Khmers rouges enfermaient à Tuol Sleng – connu sous le nom de code de S-21 – les opposants supposés au régime : jeunes ou vieux, femmes, enfants, parfois des familles entières (bébés y compris), ouvriers, intellectuels, ministres et diplomates cambodgiens, étrangers (Indiens, Pakistanais, Anglais, Américains, Canadiens, Australiens)… Le simple fait de porter des lunettes (y compris pour les enfants) était suffisant pour être considéré comme intellectuel et donc « à exterminer ».

Avant d’être transformé en centre de détention, de torture et d’exécution, Tuol Sleng était un lycée de de Phnom Penh. Les anciennes classes du deuxième étage devinrent de salles de détention communes, où les prisonniers étaient allongées par terre en alignements serrés, les pieds attachés à de longues barres de fer par des anneaux en fonte.
Après leur arrivée et la photo, tous les détenus étaient rassemblés et numérotés.
Le réveil était à 4h30 du matin. On donnait aux prisonniers une bouillie de riz le matin à 8h et le soir à 20h. Dans la journée on ne leur donnait pas d’eau. Les prisonniers faisaient leurs besoins dans une boîte en métal qu’un gardien leur apportait.
Les classes plus petites, situées dans un bâtiment séparé et possédant des fenêtres à barreaux métalliques, servirent de salles de torture individuelles. On y attachait les prisonniers (hommes ou femmes) sur des sommiers en fer. La plupart avouaient des fautes qu’ils n’avaient pas commises. Ce qu’ils disaient était transcrit sur du papier et, lorsque l’aveu ne plaisait pas, le tortionnaire en faisait une boule qu’il jetait dans un coin de la salle, puis le prisonnier était à nouveau torturé. Les tortionnaires donnaient aux détenus des idées d’aveu : par exemple un lien avec la CIA, le KGB, ou encore un quelconque système démocratique, capitaliste, ou impérialiste.
Les prisonniers étaient photographiés à leur arrivée et au moment de leur mort…
Les gardiens photographiaient soigneusement les prisonniers au moment de leur arrivée, ainsi qu’avant ou au moment de leur mort. Les photographies faisaient partie d’un système destiné à prouver que les ennemis de l’État avaient bien été tués. Les khmers rouges tenaient également des registres d’entrées et sorties des prisonniers (morts ou voués à la mort).
Des jours spécifiques étaient assignés pour tuer certains types de prisonniers : un jour les femmes de l’ennemi, un autre jour les enfants, un autre les travailleurs des usines…

Sur les 16 000 à 20 000 prisonniers de Tuol Sleng, personne ne s’est échappé. À la libération du camp, il y avait sept survivants.

les photos de cette page sont également disponibles en version couleur