Cambodge 2012

Cambodge

Incitation au terrorisme

La culture de l’hévéa est en pleine expansion dans la province de Ratanakiri, où d’importantes « concessions foncières économiques » ont été accordées sans étude d’impact préalable ni consultation des populations locales.

Ainsi, les 10.000 hectares obtenus par la compagnie chinoise Jing Zhong Ri dans le district de Lumphat empiètent-elles sur le territoire de plusieurs villages habités par des communautés de l’ethnie tampoun.
Parmis ceux-ci, le hameau de Seda.
Un beau jour, ses habitants ont vu débarquer ouvriers et bulldozers. C’est comme ça qu’ils ont appris que des terres qu’ils cutivent depuis des décennies et une partie de la forêt communautaire étaient désormais propriété de Jing Zhong Ri.
Conseillés par l’ADHOC, l’Association cambodgienne pour le développement et la défense des droits humains, les villageois se sont d’abord adressé aux autorités pour tenter faire valoir leurs droits de minorité ethnique. Sans succès. En février 2012, ils ont alors séquestré durant quelques heures deux soldats et trois employés de la compagnie.
A la suite de quoi Jing Zhong Ri a suspendu ses opérations… Mais pour combien de temps ?

10 octobre 2012. Pen Bonnar, militant de l’ADHOC est entendu par le tribunal provincial de Ratanakiri pour « incitation au terrorisme ». Des villageois du district de Lumphat sont venus le soutenir. Son crime ? Les avoir conseillé dans le conflit foncier qui les oppose, depuis plusieurs années, à l’entreprise agroindustrielle DM Group.
« On a sensibilisé les gens pour pouvoir renforcer le pouvoir des victimes, explique Thun Saray, président de l’ADHOC, C’est pour ça que le gouvernement est très fâché contre la société civile et qu’il y a beaucoup d’activistes des droits de l’homme appelé devant les tribunaux ».

les photos de cette page sont également disponibles en version couleur