La Chine est aujourd’hui le deuxième partenaire commercial du Pérou (après les Etats-Unis) et les investissements chinois dans la région sont en forte hausse, notamment dans le secteur minier.
En 2007, Chinalco, deuxième producteur mondial d’aluminium et grande entreprise d’état, rachète la compagnie canadienne Minera Perú Cooper et ses gisements de cuivre du Mont Torromocho. Ils sont situés au cœur des Andes, à plus de 4500 mètres d’altitude. Il s’agit d’un projet ambitieux, car l’exploitation du site exigera le déplacement des 5000 habitants de la petite ville minière de Morococha. Chinalco s’engage à construire la nouvelle ville, qui sera dotée d’infrastructures modernes (eau, école, hôpital…). Lors d’une première consultation, les habitants donnent leur accord de principe au projet, mais des motifs de discorde ne tardent pas à voir le jour (emplacement de la nouvelle ville, montant des dédommagements, attribution des emplois générés par l’implantation de Chinalco…) et continuent aujourd’hui de retarder le démarrage du projet.
Plus au nord, dans le département de Piura, le consortium Zijin rachète, en 2007, la société britannique Monterrico Metals, propriétaire des concessions du gisement de cuivre Rio Blanco. Situé dans les « Andes vertes », le projet est, depuis le début, en bute à l’opposition d’une population de tradition rurale. En 2005, des affrontements entre manifestants opposés à tout projet d’exploitation minière et les forces de l’ordre avaient fait plusieurs victimes et des cas de tortures conduisant à une condamnation de Monterrico Metal par des tribunaux anglais. Le changement de propriétaires n’a pas réglé le conflit et, le 2 décembre 2009, une opération de police se soldait par deux morts et plusieurs blessés parmi les habitants de la communauté de Secunda y Cajas.