Philippines 2016

Philippines

Hommage de la gauche à Andres Bonifacio

Hier, les philippins commémoraient le cent cinquante troisième anniversaire de la naissance d’Andres Bonifacio, grande figure des luttes pour l’Indépendance. Placée, par la gauche radicale, sous le signe de l’opposition au système de « contractualisation », la célébration prenait cette année un relief particulier alors que le récent transfert de la dépouille de l’ex-dictateur Ferdinand Marcos au cimetière des héros de la nation provoque une levée de boucliers.

Héros des luttes d’indépendance, Andres Bonifacio (1863-1897) s’engage d’abord au côté de José Rizal dans le combat contre la colonisation espagnole. Après l’exécution de celui-ci, il affirme que l’Indépendance passe par la Révolution et, en 1892, fonde le Katipunan, société secrète ouverte aux paysans et à la classe moyenne. Soucieuse de conserver ses privilèges une fois débarrassée des espagnols, la bourgeoisie nationaliste accuse alors Bonifacio de trahison et le fait fusiller.

Chaque 30 novembre, la gauche radicale rend un hommage militant à cette grande figure révolutionnaire. Cette année, la manifestation avait placé en tête de ses revendications le NON à l’embauche massive de main d’œuvre par l’intermédiaire d’agences d’intérim – système dit de « contractualisation » – et le OUI à la création d’un salaire minimum national. En pleine polémique concernant le transfert (en catimini) de la dépouille de Ferdinand Marcos au cimetière des héros de la nation, la comparaison s’imposait en outre immanquablement entre l’ancien dictateur réhabilité par le président Duterte et une personnalité de la stature d’Andres Bonifacio.

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