Hier, en fin de matinée, la dépouille de l’ex-dictateur Ferdinand Marcos a finalement été enterrée au cimetière des héros de la nation. Des obsèques en catimini pour éviter les manifestations.
Président des Philippines du 30 décembre 1965 au 25 février 1986 – date de sont renversement par un soulèvement populaire non violent – mort à Hawaï le 28 septembre 1989, Ferdinand Marcos reposait jusqu’à ces derniers jours dans sa province natale d’Iloco Sur.
Depuis plusieurs semaines, cependant, la décision du président Rodrigo Duterte d’autoriser le transfert de la dépouille de l’ex-dictateur et son inhumation au cimetière des héros de la nation soulevait une vague de protestations, tant au sein de la gauche radicale que parmi la grande bourgeoisie néolibérale.
Pour Bonifacio Iligan, survivant de la dictature interrogé par le site d’information en ligne Bulalat, « la question n’est pas tant l’enterrement d’un corps pour répondre aux souhaits de la famille (…) que la réhabilitation officielle du clan Marcos (…) et un capital politique accordé par le président Duterte au sénateur Bong-Bong Marcos » – fils de l’ancien dictateur, Bong-Bong (photo ci-dessous) ne fait pas mystère de ses ambitions présidentielles.