Chine 2014

Chine

Hong Kong (7) Parole de syndicaliste

Les derniers jours d’Occupy Central ne m’ont pas laissé beaucoup de temps pour visiter Hong Kong. Quelques images, quand même. Et un extrait de l’interview de Lee Cheuk-Yan, secrétaire général de la Confédération des syndicats de Hong Kong.


« Il faut bien comprendre la collusion qui existe entre le big business, Beijing et le gouvernement (de Hong Kong)* : Bejing veut un secteur des affaires dominant (à Hong Kong), et le secteur des affaires est naturellement pro-Beijing parce qu’il veut faire du business en Chine. Aussi sont-ils très bons amis.
Beijing se sert des tycoons pour contrôler Hong Kong et ceux-ci peuvent compter sur Beijing pour faire fructifier leurs affaires en Chine. Une véritable lune de miel !
Dans ce contexte, bien sûr, les droits des travailleurs sont sacrifiés.
On est passé d’un capitalisme britannique à un capitalisme hongkongais – avec peut-être quelques transformations pour adapter le premier au capitalisme d’état (capitalisme rouge) – mais c’est la même chose : tous deux exploitent les travailleurs.
Pour l’HKCTU il s’agit donc de rompre avec la domination des structures politiques par le grand capital. A la fois à l’Assemblée législative et pour l’élection du chef de l’exécutif.
Pour donner un exemple : début 1997, pendant les derniers mois du pouvoir britannique, j’ai fait passer une loi sur la négociation collective. Elle a survécu huit semaines à la rétrocession… avant d’être gelée par le nouveau gouvernement et abolie par l’Assemblée législative. »

* Le 21 octobre 2014, dans une entrevue accordée par Leung Chun-Ying, chef de l’exécutif hongkongais, à des médias occidentaux, celui-ci déclare, en substance, qu’une élection véritablement libre au suffrage universel est impossible car elle donnerait trop d’importance au vote des plus défavorisés.

Lee Cheuk-Yan, est secrétaire général de la Confédération des syndicats de Hong Kong (HKCTU) et député du Labour Party. L’HKCTU a participé aux débats d’Occupy Central qui ont précédé et début du mouvement et fourni une aide logistique déterminante durant l’occupation.
Le bureau de Lee Cheuk-Yan, au neuvième étage du Legislative Council Complex, était, lors de ma visite, un vrai foutoir où s’entassaient banderoles d’Occupy Central, tracs, affiches, bouteilles d’eau, trousses de premiers secours, sacs de couchage, casques de chantier et masques de papier utilisés par les manifestants, sans oublier, bien sûr, quelques parapluies.
Au Legislative Council Complex, le siège du gouvernement, tout le neuvième étage est occupé par des élus pan-démocrates, dont fait partie Lee Cheuk-Yan. Il m’explique que, de son bureau, il pouvait surveiller ce qui se passait aux alentours du campement d’Admiralty et prévenait les militants des mouvements de police suspects.

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