Le département de Houndé est l’une des principales régions cotonnières du pays.

Emmanuel Siambo, agronome, secrétaire du Syndicat national des travailleurs de l’agriculture :
« La politique agricole du Burkina n’est pas adaptée, on peut même dire suicidaire, parce que c’est la culture du coton… l’état met le paquet pour garder la tête du peloton comme premier producteur de coton au niveau de l’Afrique de l’Ouest… Et en plus on voit, ces dernières années, que l’état favorise le développement de l’agrobusiness… Mais quand on regarde au niveau des petits producteurs, qui sont les plus nombreux aujourd’hui, en terme d’exploitation et qui produisent le plus, aujourd’hui, de céréales, pour nourrir les burkinabé… l’état ne fait pratiquement rien pour soutenir…Y’a que la filière coton qui est vraiment bien développée, bien organisée et soutenue par l’état »

Ousmane Siendrebrago, président du Syndicat des travailleurs de l’agropastoral :
« Vraiment, le coton est devenu une catastrophe pour nous, voilà… avant, nous on croyait que ça pouvait être une source de développement, mais au contraire, c’est la filière coton qui nous amène, maintenant, vers tous les autres problèmes que l’on connaît dans l’agriculture »
Alors pourquoi les paysans continuent-ils à cultiver le coton ?
« Ceux qui sont dedans, ce sont des gens hautement endettés, parce qu’on a distribué des tracteurs et des crédits, ils sont obligés de le faire »
Et la saison prochaine, 80% du coton planté au Burkina Faso serait du coton OGM…
« Oui, maintenant on est en train de nous imposer le coton Bt… C’est devenu presque tout Bt… Maintenant au Burkina Faso c’est Monsanto seul qui a droit de cité… C’est Monsanto qui gouverne notre pays maintenant, on peut le dire… Oui, c’est une forme d’accaparement des terres »