Des cordes tendues en travers de la route bloquent la circulation sur cette artère poussiéreuse, un mégaphone est branché, des bâches sont dressées pour faire un peu d’ombre, les vendeurs ambulants et les cantines profitent de l’aubaine.
Le mouvement a commencé le 12 août 2013, quand les 6.000 travailleurs de SL Garment se mettent en grève pour réclamer une augmentation de salaire (de 80 à 150 dollars/mois). La réponse de la direction ne se fait pas attendre : quelques jours après le début du conflit, Mr Meas Sotha, cadre et actionnaire de l’entreprise, poste des équipes de vigiles armés dans l’enceinte de l’usine. Colère des travailleurs qui accusent les vigiles de se livrer à des opérations d’intimidation des ouvriers – notamment des syndicalistes du CCAWDU (Cambodian Apparel Workers Democratic Union, la plus importante centrale syndicale véritablement indépendante du pays).
A la revendication salariale va donc s’ajouter désormais l’exigence du retrait des vigiles et la mise à l’écart du cadre à l’origine de cette mesure.
Piquet de grève quotidien devant l’usine, manifestations… La mouvement s’installe dans la durée.
Plusieurs affrontements violents ont lieu entre grévistes, vigiles et forces de l’ordre – le dernier en date a eu lieu le 12 novembre, quand la police anti-émeute interdit le passage aux manifestants qui voulaient se rendre chez le premier ministre.
A suivre…