« Ici, je plante du manioc et du maïs, explique Marie Dossa, agricultrice du village d’Agbodougba, dans le département du Zou, là, seulement du maïs et quand il est un peu grand, je mets des tomates et des haricots. Les semences ? Je mets de côté une partie de la récolte ou j’échange avec d’autres cultivateurs du village, mais il est rare que j’en achète. Je n’utilise pas de pesticides, ni d’engrais chimiques. La terre ? Non, elle n’est pas à moi, c’est mon père qui me l’a transmise. Trois hectares, divisées en plusieurs parcelles sur lesquelles je fais aussi des piments, des plantains, des ananas, des ignames. J’ai une grande famille, beaucoup d’enfants, des frères, des sœurs, plaisante-t-elle, alors ma production, c’est d’abord pour manger. Il reste quand même un peu à vendre, mais pour l’argent, c’est surtout l’huile rouge – l’huile de palme, principale culture de rente dans le sud du Bénin – et les autres produits transformés. »
Avec une dizaine de femmes du village, Marie a monté l’association Adodo (Courage). Ensemble, elles préparent et vendent sur les marchés locaux des jus de citron, de gingembre, d’ananas, de la farine de manioc, de la purée de tomate, des friandises à base de noix de coco, du savon fabriqué à partir des graines de palmier à huile.