Mais les (nombreuses) forces de police et les habituels nervis casqués de la municipalité interdisaient l’accès au parc – la veille, des voitures de police équipées de haut-parleurs avaient sillonné les quartiers ouvriers pour inviter les travailleurs à ne pas de rendre à la manifestation, qui avait été interdite.
Au lieu des 10.000 ouvriers de la confection attendus, quelques dizaines à peine étaient présents et le gros des manifestants rassemblés sur Naga Bridge (faute de pouvoir accéder au parc) était surtout constitué des incontournables militantes anti-expulsion de la communauté de Boeung Kak Lake, d’étudiants proches du CNRP (le parti d’opposition), de conducteurs de tuk-tuk et de bonzes de l’Independant Monk Network for Social Justice. Des dirigeants syndicaux avaient quand même brièvement répondu aux questions de médias et d’ONG.
Le rassemblement aurait pu en rester là et se disperser sans violence, si des échanges de coup et jets de pierres entre manifestants (certains affirment qu’il s’agissait de provocateurs infiltrés) et nervis de la police municipale n’avaient pas dégénéré. Bilan : quelques blessés légers.
Lundi 27 janvier, c’était au tour des partisans de Mam Sonando, patron de Beehive Radio (une radio souvent critique vis a vis du pouvoir en place), de marcher du Naga Bridge jusqu’au ministère de l’information pour réclamer un élargissement de la bande passante de la station et l’autorisation de créer un canal de TV privée.
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Cette fois, la police municipale était rapidement débordée et se montrait incapable d’empêcher les manifestants d’arriver jusqu’au ministère.
Un nombre impressionnant de policiers anti-émeute étaient alors déployés.
Après avoir bloqué le boulevard Monivong, ils chargeaient les manifestants noyés dans épais brouillard de grenades fumigènes. Coups de matraques et blessures légères. J’ai cependant vu des officiers intervenir pour éviter les débordements.