Sam Rainsy et Kem Sokha, les leaders du Parti de la récupération nationale du Cambodge (CNRP) se sont donc présenté au tribunal de première instance de Phnom Penh. Ils en sont ressorti libre après avoir répondu aux questions des juges concernant leur éventuelle responsabilité dans les violences qui ont émaillé ce début d’année. Cette comparution s’inscrit dans un jeu politique à plusieurs niveaux, fait de menaces, de déclarations indignées, de coups de bluff, de négociations annoncées mais jamais conduites à terme et de tractations secrètes entre le CNRP et le Parti du peuple cambodgien du premier ministre Hun Sen (au pouvoir depuis 28 ans).

Le profond mécontentement populaire, généré par l’aggravation des inégalités alors que l’économie du pays enregistre depuis plusieurs années une croissance continue, fait le jeu de l’opposition. Luttes contre l’accaparement des terres, les expulsions, le pillage des ressources naturelles ou pour augmentation du salaire minimum… un large éventail de mouvement sociaux se rallient aujourd’hui au CNRP.
Et mardi matin, en dépit de l’interdiction de manifester et du déploiement ostensible de nervis en civil, visière rabattue sur leur casque de moto, des milliers de partisans du CNRP étaient rassemblés devant le tribunal de première instance.

Sur la crise politique au Cambodge :

• Malgré l’interdiction des manifs
• Arrestations en série
• Un p’tit tour et puis s’en vont
• Hommage aux grévistes victimes de la répression
• Situation tendue après l’évacuation musclée de Freedom Park
• La police tire sur les grévistes

Aucune des formations politiques en présence ne remet pourtant en cause les principes du néolibéralisme économique et rien ne les oppose réellement, si ce n’est la volonté farouche de l’un des leader de s’accrocher au pouvoir (Hun Sen) et celle de l’autre d’y parvenir (Sam Rainsy).