France 2018

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Lille / La rue est à nous (suite) !

Quelques jours après le tour de passe-passe foireux de l’illusionniste de l’Élysée et au lendemain de la manif CGT-Solidaire-SUD-Lycéens… c’était au tour des Gilets Jaunes (Acte V) de battre le pavé.

D’abord mobilisés contre la hausse des prix des carburants, les gilets jaunes ont élargi leurs revendications et réclamé une augmentation du pouvoir d’achat et des salaires ainsi que le rétablissement de l’ISF comme premier pas vers plus de justice fiscale.
Aujourd’hui, les gilets jaunes formulent en outre une critique radicale de la démocratie représentative – « les élus ne représentent plus les électeurs » -, réclament la démission d’Emmanuel Macron et veulent, par le truchement du RIC (Référendum d’initiative citoyenne), « reprendre la parole pour décider de ce qui les regarde ».

Le RIC défendu par les gilets jaunes reposerait sur * :
– un volet législatif : pour que les citoyens fassent des propositions de loi.
– un volet révocatoire : pour que les citoyens puissent obtenir, à tout moment, la destitution d’un représentant, d’un élu, d’un ministre, d’un haut fonctionnaire.
– un volet abrogatoire : pour que les citoyens se prononcent sur l’abrogation, totale ou partielle, d’un traité, d’une loi.
– un volet constituant : pour que les citoyens puissent réviser eux-mêmes leur constitution.

Que les citoyens s’emparent de la chose politique, veuillent mettre la main à la pâte, refusent de se laisser enfumer par des élus qui ne sont plus jamais (ou quasiment jamais) issus de leurs rangs (de leur classe) est plutôt réjouissant.
Mais, pour avoir suivi de prés les grands messes altermondialistes qui, à l’issue de débats interminables où tout est toujours remis sur le tapis, accouchent de résolutions fourre-tout, je doute que la démocratie participative constitue à ELLE SEULE la panacée.
Et dans un monde que partagent 7,5 milliards d’habitants, tirer un trait sur la démocratie représentative déboucherait (c’est en tout cas mon opinion) sur une sacrée cacophonie.
Samedi dernier, dans la marche pour le climat – qui a retrouvé les gilets jaunes Place de la République – une pancarte affirmait : « le capitalisme ne sera jamais vert ».
J’ajouterai : ni démocratique.

* Extrait d’un article de Regards : Le référendum d’initiative citoyenne : la solution à la crise démocratique ?